Passionate eco volunteer shares her experiences of veterinary and conservation volunteering Eco volontaire passionnée partage ses expériences de volontariats vétérinaires et de conservation
5 Juillet 2017
Today, and despite what is written above, an elephant dies every 15 minutes and a rhino every 8 hours.
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A l'heure où je vous écris, je reviens du projet Vets Go Wild, durant lequel le Docteur William Fowlds a partagé avec nous sa peine face aux braconnages perpétrés dans son domaine en Afrique du Sud il y a quelques années.
A mon réveil ce matin, j'ai regardé mon fil d'actualités Facebook. Six rhinocéros viennent d'être tués en une nuit non loin de là.
Le Docteur Fowlds le disait encore il y a quelques jours. Depuis que le parc Kruger et ses environs ont renforcé leur sécurité, les actes de braconnage se répandent de plus en plus vers sa région.
Les rhinocéros étant presque éteints et la presse ne s'attardant pas trop sur le sujet, j'ai décidé de faire le point avec vous sur ce sujet épineux et me suis donc renseignée auprès de personnes travaillant contre le braconnage, à savoir:
Par un heureux hasard, toutes ces personnes sont d'accord sur le sujet, me facilitant ainsi la rédaction de cet article. Voici donc un condensé des informations que j'ai pu obtenir.
Il existe deux types de braconniers. Ceux qui braconnent uniquement pour se nourrir et qui sont un problème mineur. Et ceux qui braconnent dans un but commercial et qui le font à grande échelle.
Les braconniers ne sont pas des idiots avec des fusils. Les braconniers sont des gens qui connaissent parfaitement le terrain, le comportement des animaux, leurs habitudes, ... Ce sont des gens qui sont capables de les pister, grâce à leurs traces ou simplement grâce aux déjections laissées derrière eux, et qui n'ont pas besoin d'une boussole ou d'une carte pour rentrer chez eux. Ils se déplacent à pied et opèrent généralement de nuit.
En Afrique du Sud, contrairement à d'autres pays comme le Zimbabwe, les parcs et réserves privées sont bien clôturés, rendant la tâche plus difficile.Généralement, les clôtures sont électrifiées. Cependant, certains rangers sont, semble-t-il, achetables, ce qui permet toujours aux braconniers de sévir librement. En effet, de nombreuses personnes ont un salaire minimum et compensent avec le braconnage.
Pour vous donner une idée, lorsque j'ai visité seule le parc Hwange au Zimbabwe et que près de Main camp, j'ai rencontré une jeep de touristes et que le guide m'a demandé si j'avais vu quelque chose, j'ai dit "NON"! Je venais en réalité de voir une lionne mais le tigre se faisant rare, les chinois ont jeté leur dévolu sur les lions pour le remplacer. Les os de lions valent depuis une petite fortune. Si j'avais donné l'information, la lionne aurait pu être tuée. D'autant plus que j'avais croisé le chemin d'un groupe de trois braconniers la veille! C'est là qu'on se dit que c'est dommage pour le touriste...
A côté de cela, les réserves se dotent de plus en plus de drônes pour la surveillance à distance, mettent des collier GPS (généralement aux félins, rhino et la matriarche des éléphants puisque tous les autres la suivent), renforcent leurs équipes anti-braconnage, forment des chiens, coupent les cornes de leurs rhinocéros, ...
Je parlais un peu plus haut des lions mais les rhinocéros et éléphants sont loins d'être en reste. Bien au contraire.
En Asie, les croyances populaires voudraient que la corne de rhinocéros, qui n'est composée que rien d'autre que de kératine, exactement comme nos ongles, soit un remède contre le cancer. C'est évidemment faux. Mais ainsi, la corne de rhinocéros est devenue la matière la plus chère au monde; plus chère que l'or, le platine ou la cocaïne.
Pour ce qui est des éléphants, leurs défenses sont prisées essentiellement pour la décoration. En effet, l'ivoire est en Asie, et plus particulièrement en Chine et au Vietnam un signe de richesse. Les personnes pouvant se le permettre devenant de plus en plus nombreuses, la demande est de plus en plus grande, faisant ainsi monter le prix de l'ivoire puisque provenant du braconnage, il est difficile à obtenir. Valant de plus en plus, il intéresse donc de plus en plus les braconniers qui déciment par milliers ces pauvres animaux pour de simples bibelots.
En août 2016, la CITES (convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction) a donné la protection maximale aux éléphants en les mettant sous l'appendix 1. Cependant, cette décision n'est pas valable pour le Botswana, la Namibie, le Zimbabwe et l'Afrique du Sud où les éléphants restents sous l'appendix 2 malgré le fait que 140.000 éléphants aient été tués entre 2007 et 2014, soit 1/3 de leur population totale.
Il faut aussi bien comprendre qu'une décision de la CITES ne veut pas dire grand chose si les pays concernés ne la respectent pas. En effet, de nombreux pays africains n'ont pas toujours les moyens financiers pour mettre en pratique les décisions prises lors de ces réunions.
La Chine, de son côté, a fait preuve de bonne volonté en annonçant la fermeture totale du marché de l'ivoire en Chine pour le courant 2017, ce qui représente une grande victoire pour tous les défenseurs de la cause animale mais qui pourrait bien faire monter le braconnage en flèche et accentuer le développement de la vente illégale déjà bien présente.
Aujourd'hui et malgré ce qui a été dit plus haut, 1 éléphant meurt toutes les 15 minutes et un rhinocéros meurt toutes les 8 heures.
Pour localiser un animal, les braconniers ont recours à différentes techniques et c'est là que nos actes entrent en ligne de compte.
Car si le bouche à oreille, et les tuyaux au café du coin sont monnaie courante, les braconniers regardent aussi de près les photos des vacanciers sur le net! Vivant dans la région, avec ou sans géolocalisation sur vos photos, ils peuvent reconnaître le paysage et savent alors dans quelle zone chercher. On ne le dira jamais assez,
NE PUBLIEZ JAMAIS DE PHOTO DE RHINOCEROS!
Si vous le faites quand même, assurez-vous de ne pas mentionner l'endroit où vous l'avez vu et ne publiez pas de photos où le paysage est reconnaissable, et ce peut importe la plateforme choisie: Facebook, Instagram, Twitter, ... Car même si votre publication est privée et uniquement destinée à vos "amis" (nous savons tous que les plus de 800 personnes constituant nos amis Facebook ne sont pas tous nos amis), elle peut être partagée et repartagée et / ou enregistrée!
Le meilleur moyen pour toute personne lambda qui souhaite protéger les rhinocéros est de s'abstenir de partager ses photos car un partage de photo peut couter la vie des rares spécimens encore en vie.
Etant donné que les braconneirs piratent les conversations radio des guides et rangers dans les réserves, la plupart d'entre eux ont également arrêté de communiquer à propos des rhinocéros.